Retour aux sources pour la marque Jean-Louis Scherrer qui renait de ses cendres. Le 19 juin dernier, la marque ouvrait une boutique au 111 rue du Faubourg Saint-Honoré.
Petit historique de la marque :
« Jean-Louis Scherrer, né le 19 février 1935 à Paris et mort dans cette ville le 20 juin 2013 (à 78 ans), est un créateur de mode de haute couture français. Il fait ses débuts chez Dior avant de monter sa propre marque et d’en faire un temple du chic parisien dans les années 19802.
Jean Louis Scherrer était le fils du docteur Pierre Scherrer, médecin psychiatre, directeur de l’Hôpital Psychiatrique d’Auxerre. Désirant devenir danseur professionnel, Jean-Louis Scherrer suit les cours du Conservatoire National de Paris, mais il est victime d’une chute qui l’oblige à changer de projet. Poussé par sa mère, il se tourne alors vers la haute couture. Devenu styliste à 21 ans, après l’obtention d’un diplôme de la Chambre syndicale de la Haute Couture parisienne, il entre chez Dior en 1956. Après la mort du couturier Christian Dior, il travaille avec Yves Saint Laurent, puis avec Louis Féraud.
En 1962, Il décide d’ouvrir sa propre maison de couture au 182, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Il expose sa première collection (ses robes de cocktails fauves, à pois ou fleuris) dans une cave à vins. Dix ans plus tard, il s’installe au 51 avenue Montaigne et tente la création dans le prêt-à-porter. Sept ans plus tard, il impose sa marque au Japon et celle-ci fait un triomphe. En 1971, il réalise son rêve, en ouvrant une boutique avenue Montaigne. Le lieu devient un haut-lieu du milieu branché parisien. Il reçoit l’appellation « haute couture ». En 1979, le styliste se lance dans la création de parfums : Jean-Louis Scherrer, suivi de Scherrer 2, et Nuits indiennes. Il inaugure sa ligne de fourrures. Parallèlement, il se diversifie avec la collection de différents accessoires : lunettes, chaussures et cravates. En 1980, il reçoit le Dé d’or de la Haute couture parisienne pour sa collection « Russe » qui est un succès international. En 1989, la maison compte 160 personnes. Selon Stéphane Rolland, couturier et directeur artistique de la griffe de 1997 à 2007, « Jean-Louis Scherrer est un couturier emblématique des années 1980. C’est l’une des premières maisons à avoir aussi bien marché à ce moment -à. Ça a été une énorme maison ».
Il vend une première fois son entreprise et son nom à des américains, puis rachète celle-ci pour un franc symbolique. Au début des années 1990, Jean-Louis Scherrer décide de céder une seconde fois son entreprise, à un groupe japonais nommé Seibu ; celui-ci le licencie quelque temps après et confie le management et la direction à Jean-Claude Cathalan, l’époux de Hiroko Matsumoto. Il s’agit de la première maison de haute couture à perdre son créateur originel ; suivront Guy Laroche, Givenchy…
En 1994, la première collection au nom de Jean Louis Scherrer sans Jean-Louis Scherrer, par Erik Mortensen qui l’a remplacé, reçoit le Dé d’or de la haute couture parisienne. En 1997, la création des accessoires et de la ligne de prêt-à-porter est déléguée à Stéphane Rolland. Deux ans plus tard, il lance une nouvelle ligne de prêt-à-porter masculin. La reprise de la direction artistique par celui-ci jusqu’en 2006 achèvera définitivement la marque en la reléguant au passé, malgré une reprise fulgurante de Bouchra Jarrar et de Michel Harcourt.
Au début des années 2000, la marque et l’entreprise Jean-Louis Scherrer sont rachetées par le groupe Duménil. La maison cesse son activité haute couture en juillet 2007 puis ferme en 2008, sous le regard consterné de Jean-Louis Scherrer. Néanmoins, Aoyama commercialise une collection de montures optiques et solaires du nom de la marque qui s’adresse à la femme et à l’homme. En 2011, la société JSB International, spécialisée dans le luxe accessible depuis plus de 30 ans, rachète la griffe, et souhaite lui donner un souffle nouveau d’après son PDG Bruno Bensoussan. »
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